mercredi 22 août 2007

Athène 21.07.07.

Nous oublions ce qui nous a été donné: ce souffle, cette vie.
A Athène, quelqu'un m'a posé cette question: "est-ce que je pourrai encore connaître après ma mort ?". Je lui ai demandé: qui êtes-vous, qu'êtes-vous ? qu'est cette vie qui vous a été donnée ?
Beaucoup s'identifient à ce qu'ils font, leur nom, leur rôle. Où que l'on aille après la mort, ce corps périra, cette terre aussi et tout ce qu'elle porte. Alors, qu'est ce qu'un être humain ? Quelque chose en vous ne périra pas. Quelque chose EST et demeurera.
Les saints et les sages ont toujours affirmé que les concepts que vous entretenez étaient corrects. Le périssable et la Beauté à l'intérieur - qui elle, est impérissable - doivent se séparer un jour. Ce que vous expérimentez - comme bonheur - vous l'expérimentez à travers ce corps qui lui, ne durera pas. Le corps fonctionne grâce à l'Impérissable qui est en lui et quand l'Impérissable le quitte , le corps périt. Vous êtes l'union de ces 2 choses. C'est à cause de l'union de ces 2 choses que vous êtes un oncle, un mari, une épouse, c'est à cause de cette union que se déroulent tous les évènements dans le monde.
Un exemple: si vous avez un enfant, vous allez célébrer sa naissance. Puis, si l'enfant vient à mourir, vous vous sentirez triste. Mais si, après votre mort, votre enfant vient à décéder, serez-vous triste ? Quelle en est la raison ?
Tant que l'Impérissable réside en vous, il y a une chose supplémentaire que vous pouvez faire: dans ce corps périssable, vous pouvez faire l'expérience de l'Impérissable et cela jusqu'à ce que vous ne soyez plus. Question: souhaitez-vous vivre cette expérience ou non ?
Quelle est votre nature ? Demandez à votre nature ce qu'elle est. Tout a sa propre nature: le sable, les mangues, le bois, l'acier, chaque chose a sa propre nature.Vous aussi. Quelle est-elle ?
Il se trouve que vous pouvez sentir une joie sans limites. Par ailleurs, vous n'aimez pas le malheur. Il n'a a pas de limites à notre capacité d'être heureux. Dans toutes les religions, on vous indique une liste de choses à faire et si vous les accomplissez, vous irez au paradis. Et que trouverez-vous au paradis ? De la joie. C'est ce que l'on nous dit. Et si vous ne faites pas ce qui est indiqué, vous irez en enfer.
Que trouve-t-on en enfer ? le malheur. Vous voulez être heureux, c'est cela votre nature. Comprenez ceci: le paradis existe, mais pas là-haut, ni à droite, ni à gauche. En vous; tant que ce souffle va et vient.
En cuisinant, je me suis brûlé un doigt et cela m'a fait mal. Quand vous êtes mort, votre corps entier peut brûler, vous ne sentez rien. L'expérience du paradis est en vous. Allez en vous. Qu'est-ce que votre coeur veut de vous ? Vous savez ce que votre femme veut de vous, vous savez ce que votre voisin, votre patron, ce que ce monde veut de vous. Mais que demandez-vous de vous-même ? Pour toutes sollicitations venant de l'extérieur, vous obéissez. Mais, ce qui, en vous, EST, que demande-t-il ? Une seule chose: que vous en fassiez l'expérience et ayez une vie accomplie.
Que signifie avoir la connaissance ? Une chose de plus dans votre poche ? Vos poches sont déjà pleines de choses inutiles. Dans l'une, vous avez vos rêves, dans une autre vos espoirs; dans une autre vos aspirations. J'ai rencontré un vieil homme originaire du Pakistan, venu ici avec l'espoir de l'enrichir. Il n'y a pas vraiment réussi. Combien de jours a-t-il vécu avec ses rêves et ses espoirs ? qui d'entre nous n'en a pas ?

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mardi 21 août 2007

Stoa 1° logique et théorie de la connaissance.

Les stoiciens, et tout particulièrement Chrysippe, ont été parmi les plus grands logiciens, au sens moderne du terme, de toute l'histoire de cette dicipline (même si l'on ne s'en est aperçu qu'assez récemment, et même s'il est possible qu'ils aient été davantage tributaires qu'on ne l'a cru des dialecticiens qui les ont précédés). Il faut cependant signaler que ce qu'ils entendaient par "logique" était beaucoup plus étendu que ce que nous entendons par là. En tant que discipline du logos, c'est-à-dire d'abord du langage, ou du moins du langage rationnel, la logique est d'abord la science du bien parler. Sa principale articulation consiste à distinguer, de façon d'ailleurs déjà classique, deux principaux usages du langage: le discours continu, pour lequel les règles du bien parler ressortissent de la rhétorique , et le discours par questions et réponses, pour lequel ces règles sont celles de la discussion et de l'argumentation correcte. Ces deux disciplines. et la rhétorique non moins que la dialectique, sont appelées des sciences, non des arts; elles ont pour fonction essentielle de donner une aptitude à discerner la vérité, non seulement sur leurs objets propres, mais sur tout objet que ce soit. La vue de toutes choses, y compris celles qui sont du ressort de la physique et de l'éthique , s'obtient par une recherche qui s'effectue en discours: peu de philosophes ont moins prétendu que le stoïcisme à faire l'économie de la médiation du langage.
La division générale de la logique comprenait parfois aussi d'autres chapitres, dont la présence était justifiée par la contribution que leurs objets apportent à la découverte et au discernement de la vérité : il en va ainsi de la théorie des définitions, lesquelles jouent un rôle majeur dans la pratique et dans la méthodologie stoïcienne de la philosophie, on pourrait presque dire dans la scolastique des stoïciens, grands amateurs de distinctions, de divisions, et de définitions; il en va également ainsi de la théorie des "règles et critères", qui correspond à leur théorie de la connaissance. Il n'est pas vraisemblable que ces questions aient été négligées par ceux des Stoïciens qui ne faisaient pas de leur traitement des parties immédiates de la logique; plus probablement, ils les considéaient comme des parties de la dialectiques, et ceux qui ont voulu leur donner davantage d'importance, et peut-être pour préserver l'accès qu'elles donnent au réel de tout risque de blocage provenant d'une interprétation exagérément formelle et "vide" de la dialectique.
Il est d'usage, en tout cas, de commencer l'exposé de la logique stoïcienne, et par là même de toute la doctrine, par la théorie de la connaissance c'est-à-dire par le chapitre des "règles et critères". - A suivre.