mardi 21 août 2007

Stoa 1° logique et théorie de la connaissance.

Les stoiciens, et tout particulièrement Chrysippe, ont été parmi les plus grands logiciens, au sens moderne du terme, de toute l'histoire de cette dicipline (même si l'on ne s'en est aperçu qu'assez récemment, et même s'il est possible qu'ils aient été davantage tributaires qu'on ne l'a cru des dialecticiens qui les ont précédés). Il faut cependant signaler que ce qu'ils entendaient par "logique" était beaucoup plus étendu que ce que nous entendons par là. En tant que discipline du logos, c'est-à-dire d'abord du langage, ou du moins du langage rationnel, la logique est d'abord la science du bien parler. Sa principale articulation consiste à distinguer, de façon d'ailleurs déjà classique, deux principaux usages du langage: le discours continu, pour lequel les règles du bien parler ressortissent de la rhétorique , et le discours par questions et réponses, pour lequel ces règles sont celles de la discussion et de l'argumentation correcte. Ces deux disciplines. et la rhétorique non moins que la dialectique, sont appelées des sciences, non des arts; elles ont pour fonction essentielle de donner une aptitude à discerner la vérité, non seulement sur leurs objets propres, mais sur tout objet que ce soit. La vue de toutes choses, y compris celles qui sont du ressort de la physique et de l'éthique , s'obtient par une recherche qui s'effectue en discours: peu de philosophes ont moins prétendu que le stoïcisme à faire l'économie de la médiation du langage.
La division générale de la logique comprenait parfois aussi d'autres chapitres, dont la présence était justifiée par la contribution que leurs objets apportent à la découverte et au discernement de la vérité : il en va ainsi de la théorie des définitions, lesquelles jouent un rôle majeur dans la pratique et dans la méthodologie stoïcienne de la philosophie, on pourrait presque dire dans la scolastique des stoïciens, grands amateurs de distinctions, de divisions, et de définitions; il en va également ainsi de la théorie des "règles et critères", qui correspond à leur théorie de la connaissance. Il n'est pas vraisemblable que ces questions aient été négligées par ceux des Stoïciens qui ne faisaient pas de leur traitement des parties immédiates de la logique; plus probablement, ils les considéaient comme des parties de la dialectiques, et ceux qui ont voulu leur donner davantage d'importance, et peut-être pour préserver l'accès qu'elles donnent au réel de tout risque de blocage provenant d'une interprétation exagérément formelle et "vide" de la dialectique.
Il est d'usage, en tout cas, de commencer l'exposé de la logique stoïcienne, et par là même de toute la doctrine, par la théorie de la connaissance c'est-à-dire par le chapitre des "règles et critères". - A suivre.

Aucun commentaire: